Ces deux dernières décennies, l’arrêt de l’exploitation minière, et en conséquence des pompages d’exhaure, a conduit à de nombreuses incidences sur les eaux superficielles et souterraines, notamment :
- après l’arrêt des exhaures, l’eau d’ennoyage a rempli les vides artificiels laissés par l’activité minière, créant ainsi de nouveaux réservoirs aquifères (les réservoirs miniers) ;
- les eaux de la nappe du Dogger, en s’infiltrant dans ces réservoirs, se chargent en sulfates et minéraux (en particulier magnésium et sodium). Leur utilisation pour l’eau potable n’est donc plus permise, au moins pendant quelques dizaines d’années ;
- l’intense fracturation a fait par endroit disparaître des sources, asséchant ainsi le cours amont de certaines rivières. En zone karstique, les orifices existants sont devenus drainant du fait de la baisse du niveau des nappes souterraines. Le débit des cours d’eau a ainsi diminué brutalement. A contrario, le rejet massif des eaux d’exhaure a conduit, par endroits, à une artificialisation du débit des rivières ;
- la plupart des cours d’eau du territoire présente une sensibilité forte aux pollutions. Leur qualité est dégradée tant du point de vue physique que chimique et biologique.
- enfin une partie du territoire est soumise aux risques d’inondation, phénomènes pouvant être complexifiés par l’industrialisation, dans les vallées de l’Orne, de la Fensch et de la Chiers notamment.
Les enjeux liés à la gestion de l’eau sont multiples, tant en termes d’approvisionnement que de préservation de la ressource, et touchent un vaste territoire constitué des concessions ferrifères et de leurs bassins versants associés.
Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) du Bassin Ferrifère, constitue un fil conducteur pour toutes les actions menées sur le bassin pour la préservation de l’eau et des milieux aquatiques.
Les ressources en eau et alimentation en eau potable
Les réservoirs miniers ennoyés représentent un volume de plusieurs centaines de millions de m³ d’eau. A l’heure actuelle l’eau contenue dans ces réservoirs est pour la plupart trop riche en sulfates. De ce fait, elle n’est pas propice à un usage direct pour l’alimentation en eau potable. En revanche, elle est utilisée après traitement ou mélange.
Toutefois, la préservation de cette énorme réserve nécessite la mise en place d’une gestion durable et patrimoniale. A cet effet, un observatoire des réservoirs miniers permet de suivre l’évolution quantitative et qualitative de cette ressource. L’enjeu est de s’assurer de l’évolution de sa qualité, tant du fait des pollutions dues aux activités minières que des pollutions dites de surface (liées à l’occupation du sol).
Un schéma de restructuration de l’alimentation en eau potable, dit Schéma Dumont, a répondu au problème global de maintien de l’alimentation en eau potable dans le bassin ferrifère stricto-sensu suite à l’arrêt des exhaures. A l’initiative de la Commission Locale de l’Eau, un bilan de ce schéma a été réalisé. Il a permis de définir pour les décennies à venir une politique actualisée de sécurisation de l’AEP, à l’échelle de l’ensemble du territoire du SAGE, en prenant en compte les milieux aquatiques dans leur globalité.
Les cours d’eau
- la restauration et la reconquête de l’ensemble des cours d’eau dégradés
- la mise en place d’une gestion de l’eau concertée et adaptée à chaque bassin versant
La priorité est donnée aux secteurs les plus impactés : secteurs des cours d’eau banalisés en lien avec l’hydraulique agricole, à dominante rurale, et les secteurs des cours d’eau fortement dégradés des zones urbanisées et industrielles.
La maîtrise du risque inondation dans le cadre d’une gestion globale et intégrée de la ressource en eau. Elle doit tenir compte des changements climatiques et être coordonnée avec les politiques d’urbanisme, d’assainissement et de restauration de cours d’eau.
Les zones humides
La connaissance, la préservation, la restauration des zones humides du territoire du SAGE, dans une optique patrimoniale et fonctionnelle de ces milieux.